La neige à ma fenêtre
La nuit blanche tombe en flocons
J’en perds la raison
Un soleil d’enfant
Ses rayons éblouissent
Ma carcasse gelée
Mes pas dans la neige
Ceux de la biche à côté
Humaine vanité
Avec de la neige
Écrire sur la neige et moi
Carnet blanc et noir
Pinces à linge
Hirondelles sans ailes
Ma vie sur un fil
La mouette d’hiver
Noire comme la neige
Des volcans éteints
Mon cœur dans la neige
Friandise pour les vers
Confetti d’hiver
L’oiseau bungalow
Drape ses derniers rêves
Au creux des plis, nuit
Illuminations
A vous seules vous formez
Mon premier verset
Chemise de nuit
Toi qui connais bien les draps
Réchauffe-les pour moi
J’ai passé deux pages
Neige dans mon carnet muet
S’il pouvait parler
Je n’ai pas pris l’eau
Mais mes os sont tout rouillés
Mieux vaut des arêtes
L’arbre au-dessus du toit
Sur la pointe des pieds
Épie mes pensées
Jardin sous la neige
Tous les rires de l’enfance
Se cachent sous ta cape
Eau de lurex
Parure de guerre lasse
Sourire éphémère
Mon père est parti
Au cœur de l’hiver glacial
Clopin clopant cheval
Le chat en peluche
Sur le rebord de la fenêtre
Lui est éternel
En toute saison
Seule elle promène son chien
Ou bien est-ce l’inverse ?
Souvenirs d’enfance
Plus vivants que les vivants
Que vos voix soient mienne
Aurélie Teissèdre
« Un voyage se passe de motif. Il ne tarde pas à prouver qu’il se suffit à lui-même. On croit qu’on va faire un voyage mais bientôt c’est le voyage qui vous fait ou vous défait. »
Nicolas Bouvier , L’usage du monde